Publié le: 16 Décembre 2022Catégorie(s): Actualités financières
inflation 2023

Retour sur l’inflation actuelle et prévisions pour 2023

L’an 2022 a porté un coup dur au portefeuille des Québécois. En comparaison avec le mois d’octobre de l’année précédente, le prix du litre d’essence a coûté 17,8 % plus cher et celui des aliments, 10,1 % de plus. En conséquence, le niveau de dettes de carte de crédit a atteint un niveau record cet automne. Comment s’annonce l’inflation en 2023? Doit-on revoir sa stratégie de placement? Faisons le tour de la question pour prendre des décisions éclairées.

Bref historique

D’abord, comment en sommes-nous arrivés à un taux d’inflation aussi élevé, une situation que nous n’avions pas vécue depuis les années 80? Plusieurs facteurs ont fait récemment monter l’indice des prix à la consommation :

  • La pandémie de COVID-19. Elle a perturbé les chaînes d’approvisionnement, créant une demande plus forte que l’offre pour certains articles (comme les semi-conducteurs, dont la pénurie a retardé la chaîne de production automobile et créé une rareté).
  • La guerre en Ukraine. Celle-ci a fait augmenter le prix de bon nombre de matières premières ainsi que l’incertitude politique générale, ce qui mine habituellement les marchés.
  • Les mesures d’aide gouvernementales. Pour stimuler la relance pendant et après la pandémie, plusieurs gouvernements ont injecté de l’argent dans des programmes qui favorisent la reprise et augmentent par le fait même le pouvoir d’achat des citoyens, ce qui contribue à la hausse de la demande.
  • Les mesures des banques centrales. Pendant la pandémie, elles ont imprimé beaucoup d’argent et baissé les taux d’intérêt pour faire face à l’incertitude, mais le mode de vie est revenu à la normale plus tôt que prévu. Elles ont attendu trop longtemps avant de rehausser les taux, et l’inflation est partie en vrille.

Qu’arrive-t-il quand l’inflation augmente?

L’économie se porte bien quand l’inflation est basse et stable. Depuis les années 90, la Banque du Canada vise une inflation de 2 % par année. Elle dispose de plusieurs outils pour influer sur la croissance de l’inflation, dont des politiques monétaires, mais celui qui touche la plus grande partie de la population est certainement la hausse du taux directeur. Alors qu’il était à un plancher de 0,25 % depuis mars 2020, il a commencé par augmenter d’un demi-point en mars 2022 à la sortie de la crise sanitaire. La hausse s’est poursuivie dans les mois suivants — à une rapidité jamais vue depuis 30 ans — pour en arriver à un taux de 3,25 %.

Cette hausse a eu un effet direct sur les taux hypothécaires et fait grimper la dette des propriétaires. Par exemple, une augmentation du taux d’intérêt de 1,5 % représente 240 $ de plus à payer chaque mois pour une hypothèque de 300 000 $ amortie sur 25 ans. Résultat : le pouvoir d’achat des consommateurs diminue, la demande baisse, les prix diminuent en conséquence, et l’inflation décroît tranquillement.

Le mot en « R »

Une trop forte baisse des prix peut nous entraîner dans l’autre opposé tant redouté, une récession. Plus précisément, on dit qu’il y a récession lorsque le produit intérieur brut (PIB) recule pendant deux trimestres consécutifs ou plus. Le ministre des Finances du Québec est d’avis qu’« il y a 100 % de probabilité que la croissance va être plus faible en 2023 qu’en 2022 ». Plusieurs économistes partagent cette opinion et croient même que nous serions déjà en récession. Ils sont toutefois optimistes quant à ce retour du balancier, croyant qu’il ne s’étendra pas sur une longue période (comme pendant l’arrêt des activités économiques lors de la pandémie). Les gouvernements n’ont d’ailleurs pas l’intention d’injecter d’importantes sommes pour soutenir l’économie, ce qui serait contre-productif dans le contexte où il faut mettre un frein à la spirale inflationniste actuelle en laissant les choses aller.

La lumière au bout du tunnel

Bon nombre d’économistes prévoient que l’inflation se poursuivra au début de 2023, mais ralentira progressivement pour revenir près de la normale vers le troisième trimestre. Il est attendu qu’après de fortes hausses rapides de son taux directeur, la Banque du Canada le baisse assez rapidement, jusqu’à 1,75 % à la fin de 2024 selon certains. Ce ne sont que des prévisions, bien sûr, mais il semble que les mesures récentes commencent à porter leurs fruits et que nous retrouverons dans les prochaines années un semblant de normalité.

Les comportements à adopter face à l’inflation en 2023

La précarité des derniers mois a chamboulé les marchés financiers, qui sont globalement en baisse. Vous pourriez donc constater une diminution de la valeur de vos placements sur votre relevé annuel. 

Même si la hausse de l’inflation, qui se poursuivra légèrement en 2023, provoquera encore beaucoup d’inquiétude et influera sur vos actifs, le plus important est de rester investi. L’histoire nous a prouvé que malgré les fluctuations, il est toujours gagnant à long terme de conserver ses placements puisque le marché rebondira.

Par exemple, selon Fidelity International, une personne qui manque les 10 meilleurs jours de la bourse sur une période de 10 ans essuie des pertes de 3,52 %, et si elle en manque 40, de 11,92 %. Au contraire, en maintenant ses investissements malgré les fluctuations et en profitant des meilleures journées en bourse, elle voit son rendement s’établir à 8,74 %! 

Appuyez-vous sur de bons conseils. Si vous avez des préoccupations quant à vos placements, consultez votre conseiller en sécurité financière. Il prendra le temps de discuter avec vous des changements actuels, de restructurer les fonds au besoin et d’adapter votre stratégie si votre tolérance au risque ou votre horizon de placement a changé. Cette tempête inflationniste n’est ni la première ni la dernière à sévir dans le monde. Avec de bons conseils, vous la traverserez plus sereinement!

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